PROJET PARIS MÉMOIRE VIVE
Le projet PARIS MÉMOIRE VIVE est porté par l’AP-HP et le GH Pitié Salpêtrière.
ANALYSE DESCRIPTIVE
A ce jour, Paris MEM est le plus grand essai thérapeutique évaluant l’efficacité du blocage de la reconsolidation mnésique dans les états de stress post-traumatiques (ESPT) survenant dans les suites d’une catastrophe d’origine humaine à grande échelle. Cette nouvelle technique de soins qui associe un traitement médicamenteux (le propanolol) à la remémoration active de l’événement traumatisant présenterait un double avange, si elle s’avère efficace :
- Offrir un traitement étiologique de la maladie post-traumatique ;
- Renforcer l’arsenal thérapeutique pour traiter les patients souffrant de troubles psychiatriques liés aux traumatismes, non seulement pour les communautés des pays occidentaux mais aussi dans le monde pour les communautés frappées par la terreur ou une catastrophe. Au cours de cette étude 347 patients ont pu être inclus dans le proto- cole de soins dont 272 dans le bras du blocage de la reconsolidation mnésique versus 75 dans le bras contrôle. Les données recueillies ont permis de décrire les 2 cohortes : le groupe Blocage de la reconsolidation mnésique et le groupe TAU (Treatment as usual). Les variables comprennent les paramètres sociodémographiques, la durée du ESPT, les comorbidités psychiatriques, les troubles prémorbides et les co-prescriptions. Le résultat principal de l’analyse de l’efficacité est basé sur le delta (T3 moins T0) de la gravité des symptômes de l’ESPT à l’aide de l’outil PCL-S. Ainsi le paramètre utilisé pour évaluer l’efficacité concerne la différence du score PCL-S moyenne entre T3 et T0. Le delta de EQ5D-5 L (T3 moins T0) examine l’efficacité du point de vue économique sur la santé.
Les analyses des données descriptives permettent de retrouver un plus grand nombre de victimes de sexe féminin (69,16%) que masculin (30,84%). Une courte majorité des patients était en couple (51%) tandis que 77,24% des personnes de l’échantillon étaient titulaires au moins du Bac ou d’un diplôme supérieur. 67,5% d’entre eux présentaient un emploi. Aucune différence significative socio démographique n’apparaissait entre le groupe « blocage » et le groupe « TAU ».
L’âge au moment de l’inclusion état de 41,28 ans (+/- 12,91). Si la majorité des patients étaient suivis par un psychiatre ou un psychologue clinicien (71,01%), la proportion de patients suivis étant significativement plus importante dans le groupe « blocage » (p< 0.01), l’immense majorité des patients étant suivie pour l’ESPT (94,69%), et cela depuis plus de deux mois (88.98%). Plus de 98% ne présentait pas de contre-indication à la prise de propranolol permettant le blocage, les Tensions artérielles moyennes des deux groupes n’étant pas différente (P = 0.9). La majorité des patients suivaient un traitement médicamenteux concomitant (78,96%), 49,28% d’entre eux présentant un problème médical significatif passé ou présent.
Sur le plan diagnostic, 93,78 % présentaient un ESPT soit isolé, soit avec symptômes dissociatifs, soit à expression retardée sans différence significative entre les deux groupes. Les scores d’intensité d’ESPT n’étant pas significativement différents entre les deux groupes.
PUBLICATION RÉCENTE
Paris MEM : A study protocol for an effectiveness and efficiency trial on the treatment of traumatic stress in France after the 2015-2016 terrorist attacks.
BMC Psychiatry- Manuscript Number: BPSY-D-18-00391R5
Trial registration: Clinical Trials (ClinicalTrials.gov). June 3, 2016. NCT02789982